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Retour des terroristes: les scénarios et les mesures à prendre

Saida Garrach, conseillère du président de la République, Alaya Allani, docteur en sociologie et spécialiste des groupes intégristes et terroristes et Hédi Yahmed, journaliste et chercheur dans les mouvements islamistes étaient  aujourd’hui, 2 janvier 2017 les invités de Midi Show.


Saida Garrach, a assuré que le fait d’avoir des chiffres exacts sur le nombre de terroristes donne de la confiance car il y a une précision dans les données du traitement de ce problème.


D’un côté constitutionnel, rien n’interdit le retour des terroristes. Nous n’avons pas le choix et nous devons assumer notre responsabilité. Les terroristes font partie de la société tunisienne. Par contre, la révision de la loi a permis de traiter avec plus de rigueur le risque occasionné par le retour des terroristes. La nouvelle loi permet de considérer le fait d’envoyer les jeunes vers les zones de conflits comme un crime. Le fait de signaler l’absence d’une personne et d’émettre des doutes qu’il se trouve dans les zones de conflits a changé le traitement sécuritaire, a expliqué Saida Garrach.


Retour prévu


De son côté, Alaya Allani, a estimé que le retour des terroristes est prévu. L’arrivée d’une nouvelle administration américaine, le changement de la position européenne envers l’islam politique et la montée de l’extrême droite en Europe changent la donne. En plus, les rapports indiquent qu’un grand nombre de détenus dans les prisons en Europe sont des tunisiens. En Italie, 40% des détenus sont des tunisiens. Les hommes politiques doivent alors faire des prévisions. Qu’avons-nous préparé pour faire face à ce phénomène? Il y a-t-il des mesures prises? Mais tout ceci ne fait pas peur en cas de décisions justes.


Alaya Allani a noté que le premier pas est de retenir les terroristes de retour dans un seul endroit isolé et prendre le temps de faire l’instruction nécessaire. Ainsi, nous aurons une base de données solide sur le terrorisme et les terroristes tunisiens.


Le chercheur a indiqué que le retour des terroristes se fera de plusieurs façons. «Nous devons donc annoncer que nous acceptons le principe du retour et par la suite prendre les mesures adéquates.


Le journaliste Hédi Yahmed a assuré que le retour est inévitable. «La vague de retour a commencé depuis 2013. Les chiffres des bureaux de recherches parlent d’un nombre plus importants que celui annoncé par les autorités. J’ai rencontré des tunisiens en Turquie et la grande majorité refuse de revenir en Tunisie.


Hédi Yahmed a ajouté que le ministère de l’Intérieur a des chiffres précis sur les éléments partis vers les zones de conflits. Mais les données sont absentes pour certains éléments impliqués indirectement dans le terrorisme. Certains annoncent leur décès pour brouiller les pistes. Les terroristes que j’ai réussi à contacté en Turquie ont assuré que les tunisiens sont toujours sur le front durant les combats.  


Le journaliste a précisé qu’il n’y a pas un retour en masse des terroristes. En plus les éléments ne reviennent pas en cas de stabilité en Tunisie. Il y a des terroristes qui comptaient sur la complication de la situation en Libye pour s’introduire en Tunisie, a ajouté Hédi Yahmed.


Causes du retour


Saida Garrach a fait savoir qu’il y a plusieurs scénarios et plans : la poursuite des terroristes dans les pays où ils ont été impliqués, ou  le refoulement des terroristes vers leurs pays d’origine.


Saida Gharrach a noté que sur un plan géostratégique  les plans ont changé. La crainte du retour des terroristes est légitime. Un travail de terrain et de renseignement est en cours. Nous avons même l’ADN des éléments capturés. Les accusés ont été jugés conformément à la loi anti terroriste. En manque de preuves, les éléments suspects sont sous surveillance administrative, a assuré la conseillère du président de la République.  


Alaya Allani a noté que le retour des terroristes s’explique en partie par la fin de leur mission dans les zones des conflits. Les terroristes étaient les marionnettes d’un plan international. Sur le plan national, il y a un disfonctionnement au pouvoir. Les partis à la coalition ne sont pas sur la même longueur d’onde et ceci fait peur. Actuellement, nous sommes dans l’ère de l’après Daesh. Ceci est visible dans le voisinage en Libye. Les cartes sont en train de changer et le gouvernement tunisien doit jouer sont rôle pour ne pas être écarté, a fait savoir l’expert.


Hédi Yahmed a noté que Daesh en vers un échec militaire cuisant. Les combattants sont en train de préparer la fuite et cherchent de nouvelles destinations. Ils ont été délaissés par les réseaux de soutient. La majorité des jeunes étaient convaincus de défendre une cause juste.